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Délivrance

Mercredi 06/06
7h30 arrive enfin. Je sais que 4 autres futures mamans rentrent ce matin pour un accouchement programmé. Les sages-femmes vont avoir du travail ! Dire que la veille j’étais la seule dans le service.

J’en peux plus, j’ai envie de rentrer chez moi et d’attendre que les choses se fassent naturellement.
Heureusement je retrouve ma super gentille sage-femme « France », que j’avais eue la veille au matin ainsi qua sa stagiaire !
Elle dois voir que j’en ai marre et me propose de me visiter. J’ai enfin mes 3cm ! Allez zou, on pose la pochette de cytosine et on accélère un peu le travail. Il était temps ! Je trouve que le produit n’agit pas rapidement. Les contractions sont moins douloureuses mais plus rapprochées.

La future marraine essaye aussi de nous contacter pour nous encourager et savoir où ça en est, elle s’inquiète un peu. On avait promis qu’on tiendrait tout le monde au courant, mais sur le moment même ce n’est pas aussi évident et facile de pouvoir le faire. Tout était tellement lent, nous sommes aussi en attente même si nous vivons les choses au premier plan.

Doucement mais sûrement les contractions deviennent plus douloureuses. Heureusement elles sont espacées et ça fait du bien d’avoir un peu de répit entre deux.

13h30 ; bébé pousse tellement pour descendre a chaque contraction que j’ai tjrs la sensation d’avoir envie d’aller au petit coin irrésistiblement. Et comme je suis reliée au monito et à mes perf ; ce n’est pas évident. Je dois tjrs demander la permission aux sages-femmes lol.
En attente de la sage-femme que j’ai sonnée, je me concentre sur mes contractions au moment où j’entends un drôle de bruit et ressent une sensation étrange dans mon ventre. Un crack et un soubresaut de tout mon bidou. Roman n’as pourtant pas donné de coup de pied dans un des capteurs du monito, j’en suis certaine. Ca fait bizarre, ced n’as rien vu ni rien entendu lui, pourtant ça mas semblé faire un sacré bruit la dedans ! J’ai bien ma petite idée sur ce que cela pourrait être mais la sage-femme qui arrive enfin, n’en a pas l’air convaincue. Une fois soulagée, je tente de retourner m’allonger lorsque je suis prise d’une contraction beaucoup plus forte. France rentre juste à ce moment là et me conforte dans ma première idée, ce doit bien être la poche des eaux qui s’est rompue ! Hourra !! ! Mais Qu’est-ce que ça fait mal maintenant. France me dis que c’est normal que ça amplifie les douleurs, elle me propose de me réexaminer.

14h : J’ai enfin mes 4cm !!!
L’anesthésiste est appelé, on va pouvoir me placer la péridurale. La stagiaire me fait prendre la position. Notre homme se fait attendre quelques minutes, mais son entrée est remarquable ! Un vrai Clown, mais un vrai professionnel aussi. Il a réussi à me mettre totalement à l’aise. J’ai toute confiance. Et même si la position n’est pas facile à tenir, et même si j’ai un peu peur, tout se passe super bien. Même pas mal malgré les contractions.
Une fois placée, on me fait prendre une autre position particulière, jambes relevées, pour que la péri puisse se répartir. Ca fait un peu bizarre, surtout que je stresse tjrs un peu pendant ce genre d’intervention, j’ai très envie de dormir mais je n’ose pas me laisser aller. France me rassure en me disant que si j’avais du avoir une réaction au produit cela se serait fait dans les 5minutes après l’injection. La relève de l’après-midi arrive. Je suis un peu déçue que ce ne soit pas France qui m’accouche. La stagiaire aussi espérais assister à la naissance ; voir même pratiquer elle-même mon accouchement, je lui avais donné mon accord.
Je rencontre donc la sage-femme qui va mettre au monde mon petit bout. On lui demande une estimation pour l’heure de la délivrance ; les parents de Ced souhaitant être dans l’hôpital à ce moment là, pour se sentir proche de nous. Elle nous annonce l’arrivée aux environs de 17h.

Je me sens bien. Je ne sais pas si c’est un effet de la péri mais je suis bien. Détendue et confiante. J’ai un peu de mal à réaliser que le grand moment tant attendu approche à la vitesse vv prime. Je le répète à qui veux l’entendre. Mon homme à l’air tout perdu. La sage-femme me fait prendre trois positions différentes favorisant la descente du petit loup pour enfin m’installer dans la traditionnelle position de la poussée.
La stagiaire est là, elle à décider de rester malgré que son service soit terminé. La sage-femme à accepter sa présence et la fait participer aux préparatifs. Elle commence à me faire pousser afin que je ressente et comprenne comment je dois m’y prendre. Ce n’est pas facile au début, mais ça vient vite. La sage-femme fait faire un toucher à la stagiaire afin qu’elle détermine la position de la tête (c’est super car grâce à mes cours de préparation à l’accouchement je comprends et visualise très bien de quoi elle parle, et je saurai tout au long de l’accouchement au j’en suis). Je continue à pousser et on commence à voir les cheveux de notre petit bout. Ced est invité à aller voir, il est tout ému. On me propose de toucher sa tête aussi avec mon doigt, et je peux la visualiser dans le reflet d’un tabouret en inox que quelqu’un à soulevé à mon intention (ils avaient pas le miroir sous la main).j’ai encore poussé quelques fois avant qu’on aille chercher le gynéco dans un bureau à côté. Il a demandé si on avait 5 min à lui accorder ; la sage-femme les lui a accordée. « Oui mais mon petit loup est engagé ; il vas pas avoir mal ? » Non non rassurez-vous, regardez le monito, son petit cœur bat très bien, m’entend-je répondre. Patiente que je suis, j’attends donc l’arrivée du gygy et d’une nouvelle contraction pour pousser. Etapes par étapes, Roman a progressé en moi pour voir le jour. Je le sentais et j’imaginais son parcours. Lorsque sa tête est enfin apparue, son papa a bien failli tomber dans les pommes ; il a été surpris en découvrant ses yeux, sonnez, sa bouche … tout étais plus grand que ce qu’il s’était représenté. Le cordon ombilical était autour de la tête de mon fils, sans affolement le gynéco la coupé. Et avant que je ne donne les deux dernières poussées pour la délivrance, il a du pratiquer une épisio (mais ça je m’en suis rendue compte qu’après) car les épaules étaient trop larges pour passer.
Il a ensuite déposé mon fils sur mon ventre peau contre peau moment magique, inoubliable.
Je pleurais autant que lui. Il avait les yeux ouverts et son premier réflexe a été d’attraper mon doigt de sa petite main et de le serrer très fort. Il est tout blanc et presque pas sale. Papa nous a rejoint après s’être remis de ses émotions, et la stagiaire a pris nos premières photos à trois. Il est resté un long moment posé sur mon ventre avant que les sages-femmes me demande mon accord pour lui donner ses premiers soins avec papa. Ils sont resté dans la même pièce et je pouvais observer ce nouveau papa et notre fils pendant qu’on me recousait (pendant bien 20 à 30 minutes me sembla t-il). Ensuite il a fallu retirer le placenta, pour cela la sage-femme a du pousser sur mon ventre et j’ai du pousser comme pour l’accouchement. C’était impressionnant, un peu douloureux mais très rapide.

J’en connais qui s’impatientais pendant ce temps là, à un tel point qu’on est venu nous prévenir que les grands-parents nous attendaient dans la salle des papas. Cet est allé directement leur annoncer la bonne nouvelle et les rassurer. Il leur a dit que le petit avait mes yeux !! ! Ces vrais qu’ils sont tout fins et tout étirés comme les miens.
Pendant ce temps on me fait un brin de toilette et on m’aide à enfiler ma robe de nuit. Je passe d’un lit à l’autre et l’on me redonne mon fils. Nous sommes prêts à rejoindre notre chambre où nous allons vivre nous premiers moments ensembles. Dans me miroir de l’ascenseur, j’admire notre petite famille. Je suis aux anges. Les grands-parents qui attendaient dans la salle d’attente viennent admirer leur petit fils dans le couloir, tous les 4 les larmes aux yeux, grands moments d’émotion. Ils nous laissent le temps de nous installer dans la chambre et la stagiaire qui avais eu l’honneur de nous remonter au premier étage , chambre 107, me met le petit pour la toute première fois au sein. C’est dans cette position que mes parents et ceux de Ced nous trouvent lorsqu’ils osent enfin entrer dans la chambre.